As lições do voto grego
18 Junho, 2012 at 9:57 am Deixe um comentário
Il est aussi important de mesurer le parcours de l’Europe depuis décembre 2009. Il aura fallu cette crise hellénique pour nous rappeler à la réalité des décisions que nous avions prises en choisissant l’Euro pour devise commune. Un devoir de solidarité n’est compatible qu’avec une responsabilité partagée. Les Grecs ont été irresponsables, et l’Europe n’a exprimé sa solidarité qu’avec hésitation, perdant un temps précieux en palabres et en sommets d’une efficacité douteuse.
Il est essentiel que les leçons de cette crise ne soient pas perdues. Au cours de ces presque trois ans nous avons appris beaucoup de choses.
La crise de la dette des Etats souverains n’est pas qu’un problème financier dont la solution se trouve dans des recettes financières, telles que les euro-obligations et autres instruments.
Elle est d’abord et avant tout une crise sociale, qui nous envoie un signal d’alarme sur la limite de nos moyens, et donc sur ce que nous pouvons nous permettre dans chacun des pays européens en matière budgétaire.
L’étroite interrelation entre le monde bancaire et les Gouvernements a amené ce dernier à accepter un sacrifice de 85% de la dette grecque détenue dans ses bilans. Cette aberration ne pourra être répétée.
Cette leçon créera dans l’avenir un problème majeur de financement des Etats. Les banques savent maintenant que la dette souveraine n’est plus sans risque, que des fonds propres vont devoir être alloués à ces actifs, et que l’appétit pour ces derniers diminue. Cela augmentera le cout de financement souverain qui n’est désormais plus le taux sans risque.
La crise de la dette souveraine peut menacer les bilans des banques et les conduire a la faillite : les banques grecques seraient effectivement en déconfiture sans des injections massives de capitaux européens. Il en va de meme des caisses d’épargne espagnoles.
La spirale des taux d’intérêt qui nourrissent le déficit budgétaire ne peut pas être arrêtée seulement à coup de bonnes intentions : la situation de l’Espagne, et surtout de l’Italie, nous rappellent que ce risque augmente chaque jour.
Les mécanismes de décision de l’Eurozone sont inefficaces et cacophoniques. Sans un mécanisme similaire à un Fonds Monétaire Européen qui peut intervenir rapidement en cas de dérapage, de préférence avant une crise, l’Eurozone continuera à agir trop tard et de manière inappropriée.
La transparence et la certitude des données disponibles sur l’endettement souverain et ses détenteurs laisse encore à désirer. Eurostat doit être reformé sur le modeles des informations du Tresor américain, à savoir en temps réel.
La Banque Centrale Européenne doit graduellement réduire les risques de son bilan, et les politiques doivent prendre leurs responsabilités. La dette est un problème de gouvernement, et non de banque centrale. Celle-ci a un rôle essentiel en matière de politique monétaire et d’équilibre financier. Elle ne peut en aucun cas être le bailleur de fonds des dérapages gouvernementaux sans mettre en péril son bilan et l’Euro.
Une forme d’union bancaire européenne visant à préempter les crises implique une réforme du système de la banque universelle qui met l’économie exclusivement entre les mains des établissements bancaires. Un vrai marché des capitaux européens s’impose.
(Georges Ugeux – Démystifier la finance)
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